Curcumine et paclitaxel | Étude clinique comparative, efficacité et sécurité

Étude clinique comparative, randomisée, en double aveugle, contrôlée par placebo, évaluant l’efficacité et la sécurité de l’association de la curcumine avec le paclitaxel* chez les femmes souffrant de cancer du sein avancé et métastatique.

Tatul Saghateyan un,Armen Tananyan un,Naira Janoyan un,Anna Tadevossian et,Hasmik Petrossian et,Araxia Hovhannisyan a,Lidia Hayrapetian et,Mikael Arustamyan et,Jürgen Arnhold b.,André-Robert Rotmann c,Areg Hovhannisyan d,Alexandre Panossian

Points forts :

Première étude clinique à évaluer l’efficacité et la sécurité de l’administration intraveineuse de curcumine en combinaison avec une chimiothérapie pour le traitement du cancer.

Met en lumière le potentiel thérapeutique de la curcumine, notamment en synergie avec le paclitaxel ou  Taxol, malgré sa faible biodisponibilité par voie orale.

Exploration thérapeutique de l’optimisation du paclitaxel par la curcumine du curcuma

Malgré des preuves pré-cliniques prometteuses, l’efficacité clinique de la curcumine dans le traitement du cancer n’est pas encore établie.

Cette étude explore son potentiel thérapeutique, notamment en association avec le paclitaxel, pour le traitement du cancer du sein avancé et métastatique, malgré les défis liés à sa biodisponibilité orale.

Objectif :

Évaluer l’efficacité et la sécurité de la curcumine administrée par perfusion intraveineuse en combinaison avec le paclitaxel chez les femmes atteintes de cancer du sein avancé et métastatique.

Conception de l’étude :

Une étude clinique comparative, randomisée, en double aveugle, contrôlée par placebo, avec des groupes parallèles a été réalisée.

Méthodes d’utilisation et dosage de la curcumine alliée au paclitaxel ou taxol

150 femmes atteintes de cancer du sein avancé et métastatique ont été réparties aléatoirement pour recevoir soit du paclitaxel plus un placebo, soit du paclitaxel plus de la curcumine (CUC-1®, solution à 300 mg, administrée une fois par semaine par voie intraveineuse) pendant 12 semaines, avec un suivi de 3 mois.

Le critère principal était le taux de réponse objective (ORR), évalué selon les critères RECIST. Les critères secondaires comprenaient la survie sans progression (SSP), le temps jusqu’à la progression tumorale (TTP), le temps jusqu’à l’échec du traitement (TTTF), la sécurité et la qualité de vie.

 

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Résultats :

L’analyse en intention de traiter (ITT) a mis en évidence une ORR significativement plus élevée avec la curcumine par rapport au placebo à 4 semaines de suivi (51% vs 33%, p < 0,01). Cette différence s’est accrue chez les patients ayant achevé le traitement (61 % contre 38 %, odds ratio de 2,64, p < 0,01).

Un effet bénéfique persistant de la curcumine a été observé à 3 mois post-traitement pour les patients ayant terminé le protocole ainsi que pour l’ensemble des patients inclus dans l’analyse ITT.

Mis à part la fatigue (3 vs 10 patients respectivement, odds ratio de 3,7, p = 0,05), aucune autre différence significative n’a été constatée entre les groupes. Néanmoins, les patients sous curcumine ont signalé une meilleure performance physique tout au long du traitement et pendant le suivi, suggérant une meilleure tolérance.

Conclusions :

Dans l’ensemble, l’association curcumine-paclitaxel s’est révélée plus efficace en termes d’ORR et de performance physique après 12 semaines de traitement comparativement à l’association paclitaxel-placebo. L’administration intraveineuse de curcumine n’a engendré aucun problème majeur de sécurité ni de dégradation de la qualité de vie, mais elle semble bénéfique pour atténuer la fatigue.

Avancement des connaissances :

Cette étude représente une avancée significative en explorant pour la première fois l’efficacité et la sécurité de l’administration intraveineuse de curcumine en combinaison avec une chimiothérapie dans le traitement des patients atteints de cancer du sein.

Synthèse visuelle :

L’administration intraveineuse conjointe de curcumine et de paclitaxel s’est avérée plus efficace que l’administration de paclitaxel seul associé à un placebo en termes de taux de réponse objective (ORR) et de performance physique après 12 semaines de traitement chez les patientes souffrant de cancer du sein avancé et métastatique.

Par ailleurs, l’utilisation de la curcumine par voie intraveineuse n’a entraîné aucun problème majeur de sécurité ni de détérioration de la qualité de vie, et elle pourrait même être bénéfique pour atténuer la fatigue.

 

HiRes

Sources de l’article : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0944711320300507

*Le paclitaxel ou Taxol, est un médicament anticancéreux appartenant à une classe pharmaceutique connue sous le nom de taxanes. Les taxanes sont des composés particulièrement efficaces dans le traitement de divers types de cancers car ils agissent en inhibant la croissance des cellules cancéreuses. Plus spécifiquement, le mécanisme d’action du paclitaxel repose sur sa capacité à interférer avec le processus de division cellulaire, également appelé mitose. En bloquant la fonction normale des microtubules, qui sont essentiels pour la séparation correcte des chromosomes pendant la division cellulaire, le paclitaxel perturbe le cycle de vie des cellules cancéreuses, les empêchant ainsi de se diviser et de se propager.

En conséquence, cela conduit à un arrêt de la croissance tumorale et, idéalement, à la réduction de la taille de la tumeur ou à sa disparition complète. C’est pourquoi le paclitaxel est largement utilisé dans le traitement de nombreux cancers, notamment le cancer du sein, le cancer des poumons, le cancer de l’ovaire et le cancer de la prostate, entre autres. Son efficacité en tant qu’agent anticancéreux en fait un pilier important dans l’arsenal thérapeutique contre le cancer.

Des effets indésirables lourds : Prurit, éruption cutanée, rougeur cutanée (érythème). · Empoisonnement du sang (septicémie), péritonite. · Pyrexie, déshydratation, asthénie, œdème, malaise. · Réactions d’hypersensibilité graves et potentiellement fatales (réactions anaphylactiques).